Azur Wings

Azur Wings Terrier Tibetain

Terrier Tibetain

RECIT d'une portée

RECIT d'une portée

RECIT d’une portée

 

Tout commence par les chaleurs tant attendues de la femelle.

 

Quelques jours après le début des chaleurs, le mâle commence à gémir et pleurer.

C’est le bon moment.

 

Il s’ensuit plusieurs nuits sans dormir malgré les saillies tant espérées par le mâle.

Il faut savoir que parfois les saillies peuvent ne pas être aussi évidentes et que la femelle se refuse au mâle.

Il s’ensuit un grand désespoir comme on peut aisément l’imaginer.

Ils peuvent jouer de longues minutes ensemble avant qu’enfin, Madame, se laisse séduire.

Et quand l’accouplement survient, le mâle reste collé à la femelle environ 20 à 30 longues minutes où il est préférable de bloquer la femelle si elle se débat. Le bonheur se mêle à beaucoup de patience pour l’éleveur ;

Le mâle est aux anges par contre. Enfin sa dulcinée se donne à lui.

 

Et puis le temps passe dans la plus parfaite incertitude jusqu’à l’échographie, environ 21 jours après la saillie.

Mais un bon éleveur devinera immédiatement avec une quasi certitude, au changement de comportement de sa chienne et à quelques petits détails si la ou les saillies ont été fructueuses.

 

Enfin, vient le moment où l’échographie révèle des petits cercles qui confirment la gestation de la femelle.

Mais à ce stade, on ne connaît pas le nombre de chiots à naître.

C’est une immense joie pour l’éleveur.

 

Le temps s’écoule et la chienne devient de plus en plus calme et proche de son maître.

Son bassin bascule et s’élargit peu à peu. Son appétit est gargantuesque.

Son ventre s’arrondit peu à peu et ses mamelles se transforment en futurs petits biberons.

 

Les 15 derniers jours de la gestation sont les plus pénibles pour elle.

C’est le moment de faire la radio qui confirmera le nombre de chiots à naître.

Que de minutes passées à observer cette radio et à compter le nombre de petites têtes.

Et tout le monde y va de ses prévisions, bien entendu.

Et là d’un coup, le rêve est à quelques encablures de la réalité et le stress monte peu à peu.

Il faut être conscient que la chienne risque sa vie lors d’une mise bas et c’est une grande marque d’Amour et de confiance qu’elle attend de ses maîtres.

Elle nous fait comprendre qu’il faudra bien être là pour elle, jour et nuit, sans dormir comme elle.

 

Les contractions commencent et on sent les chiots bouger.

La mise bas n’est plus très loin. On compte les lunes, les jours et on prend régulièrement la température de la chienne.

Une brusque chute de température, la perte du bouchon muqueux et 24 heures après environ, le travail commence.

Il s’ensuit 15 à 24 heures de contractions pour la chienne où nous ne dormons pas, ni elle ni nous.

La chienne s’agite, halète, nous veut près d’elle proche de la caisse de mise bas.

 

D’un coup, elle part dans le jardin vidanger sa vessie et peu après, à la faveur d’une contraction plus forte, on la voit pousser, gémir ou crier, et enfin la délivrance.

Le premier chiot apparait, comme un instant de magie, dans sa poche amniotique.

Le stress fait place à l’action : la mise bas.

Après plusieurs heures de travail pour la maman, l’apaisement survient instantanément à la sortie du dernier chiot. Et l’éleveur qui a déjà passé des moments intenses et inoubliables, est envahi d’une immense émerveillement à la vue des chiots, si petits et si fragiles au début.

Il faut oublier  la fatigue et le sommeil pour commencer notre travail d’accompagnement de la chienne et celui de la surveillance des chiots.

L’éleveur doit être présent pour vérifier que chaque chiot tête bien et que tous prennent régulièrement du poids.

Et si le lait fait défaut, il faut biberonner toutes les 2 à 3 heures, jour et nuit jusqu’au sevrage.

La température de la caisse de mise bas doit avoisiner les 28 degrés en permanence, les chiots ne pouvant pas durant la première semaine de vie réguler leur température corporelle. La lampe à infrarouge est là pour apporter une température constante aux chiots.

 

Les nuits quasiment blanches s’enchaînent pour l’éleveur et surveiller en permanence que tout se déroule au mieux pour la maman et chaque chiot. Il faut apporter de nombreux soins à la mère pour lui permettre un prompt rétablissement après l’épreuve de la mise bas.

 

Une semaine s’est écoulée et la mère commence à prendre un peu d’indépendance par rapport à sa portée.

Cependant, elle surveille tout de près quand même.

 

Dix jours plus tard, les chiots ont ouvert les yeux. Ils dorment encore beaucoup et restent toujours dans la caisse de mise bas. Ils ont déjà doublé leur poids de naissance.

 

On recommence les promenades avec la maman mais de courte durée, car très vite, elle veut rentrer retrouver ses chiots pour contrôler que tout se passe bien et qu’il n’en manque pas. Elle les compte toujours au retour de chaque promenade.

 

Trois semaines plus tard, commence la période de pré-sevrage. On donne généralement des croquettes spéciales qui ont été trempées dans de l’eau durant toute une nuit et sur lesquelles on a rajouté de la viande pour aiguiser les papilles des chiots. Très vite, ils vont comprendre que, outre le lait de maman, ils peuvent aussi goûter à d’autres délices dans leur vie future.

C’est le moment aussi où l’activité se fait plus intense et où ils commencent à vouloir sortir de la caisse de mise bas. On élargit donc leur territoire d’investigation au parc à chiot.

Durant toute cette période, la caisse de mise bas et les chiots sont toujours propres.

Maman veille à tout nettoyer soigneusement.

 

Quatre semaines, on commence à sortir les chiots dans le jardin. Quel plaisir de les voir sautiller et se dandiner maladroitement en marchant.

A partir de ce moment-là, je commence l’éducation notamment sur le « Pas bouger », en statique et assis.

 

Six semaines, les dents sont sorties et les jeux se font plus intenses entre frères et sœurs. Mais désormais c’est à l’éleveur de nettoyer le parc à chiot soigneusement chaque jour et la machine à laver tourne à plein régime.

 

Huit semaines, première vaccination et premier vermifuge. Ils ont une énergie de plus en plus débordante.

Ils prennent de l’indépendance par rapport à la mère et ils commencent à gambader partout.

 

Dix semaines, les départs sont arrivés et les larmes versées. Une nouvelle vie avec leur futur maître s’ouvre à eux.

L’éleveur aura fait de son mieux pour choisir les nouveaux maîtres.

 

Et puis des nouvelles arrivent des acheteurs. L’éleveur les reçoit avec fébrilité. Si l’adaptation se passe au mieux, et que les nouveaux maîtres sont fiers et  heureux de leur chiot, alors l’éleveur sait qu’il a accompli son travail et c’est une immense satisfaction pour lui d’avoir donné de la vie et du bonheur à son prochain.



Elisabeth COQUAN